Après quelques années de ministère itinérant, j’ai eu accès aux registres d’assistance de plusieurs églises ; je me suis alors aperçu, avec horreur, que de 80 à 90% des gens qui avaient été conduits à Christ par ces églises ne demeuraient pas attachés à la foi chrétienne. Cela démontre que l’évangélisation contemporaine produit un taux alarmant de fausses conversions. En 1991, une dénomination américaine visible d’églises a obtenu près de 294 000 décisions pour Christ ; donc, en une seule année, cette dénomination de plus de 11 500 églises a obtenu 294 000 professions de foi; malheureusement, le nombre de leurs membres n’avait augmenté que de 14 000 personnes. Ces résultats sont une représentation fidèle de ce qui se passe un peu partout en Occident. Je me suis donc mis à étudier intensément l’épître aux Romains, puis la façon d’annoncer l’Évangile d’hommes comme Luther, Wesley, Spurgeon, Moody, Whitefield, Finney et autres ; j’ai remarqué qu’ils se servaient d’un principe qui est totalement négligé par les méthodes d’évangélisation moderne.
Faire avoir du sens à la Bonne Nouvelle
La Bible dit, dans Psaumes 19.7 : « La loi de l’Éternel est parfaite, elle restaure l’âme; le témoignage de l’Éternel est véritable, il rend sage l’ignorant. » Pour illustrer l’utilité de la loi de Dieu, regardons à la loi civile.
Imaginez que je vous dise : « J’ai une bonne nouvelle pour vous ; quelqu’un a payé l’amende de 25 000 $ que vous deviez payer pour excès de vitesse. » Vous me répondriez sûrement : « De quoi parles-tu donc ? Ce n’est pas une bonne nouvelle, puisque je n’ai jamais eu d’amende de 25 000 $ pour excès de vitesse. » Ma bonne nouvelle ne vous semblerait être qu’une folie insensée ; mais bien plus encore, vous seriez insulté du fait que j’insinue que vous avez contrevenu à la loi, alors que vous êtes convaincu du contraire. Toutefois, cela aurait plus de sens à vos yeux si je vous présentais les faits ainsi : « Sur la route vous conduisant ici, un policier vous a aperçu filant à une vitesse de 90 km/h dans une zone réservée pour une convention d’enfants aveugles. Il y avait une dizaine de panneaux indiquant que la limite de vitesse était fixée à 25 km/h, mais vous avez roulé à 90 sans ralentir. Ce que vous avez fait est extrêmement dangereux, et une amende de 25 000 $ vous a été infligée. Un mandat d’arrêt allait être lancé contre vous lorsque quelqu’un, que vous ne connaissez même pas, s’est avancé pour payer votre amende. Vous êtes réellement privilégié ! » Vous voyez, c’est le fait de vous expliquer d’abord de quelle manière vous avez enfreint la loi qui donne un sens à ma bonne nouvelle. Si je ne vous amène pas à comprendre que vous avez violé la loi, la bonne nouvelle ne fera aucun sens pour vous; elle peut même vous offenser. Mais si vous reconnaissez avoir violé la loi, cette bonne nouvelle vous semblera réellement en être une.
De la même manière, si j’approche un pécheur impénitent en lui disant : « Jésus-Christ est mort sur la croix pour vos péchés », cela lui semblera être à la fois ridicule et insultant. Ridicule, parce que ça n’a aucun sens à ses yeux. La Bible dit : « Car la prédication de la croix est une folie pour ceux qui périssent ». Insultant, parce que j’insinue qu’il est un pécheur alors qu’il est persuadé du contraire. Tant qu’il est concerné, il y a des gens qui sont bien pires que lui. Mais si je suis l’exemple de Jésus, cela aura du sens ; si je prends le temps d’ouvrir les dix commandements pour lui démontrer comment il a contrevenu à la loi divine et a offensé Dieu, et qu’il est « condamné par la loi comme un transgresseur » (Jac. 2:9), la bonne nouvelle de l’amende acquittée ne sera plus ni insensée, ni insultante. Elle sera « une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit » (Rm. 1:16).
La fonction de la loi de Dieu
Regardons maintenant Romains 3.19, pour comprendre l’utilité de la loi divine pour l’humanité. Le verset dit : « Or, nous savons que tout ce que dit la loi, elle le dit à ceux qui sont sous la loi, afin que toute bouche soit fermée, et que tout le monde soit reconnu coupable devant Dieu. » Donc, une des fonctions de la loi de Dieu est de nous faire taire, d’arrêter les pécheurs de se justifier en disant qu’il y a des gens bien pires qu’eux, et qu’ils ne se voient pas comme de mauvaises personnes. La loi ferme la bouche de la justification en démontrant que l’humanité, et pas seulement les juifs, l’humanité entière est coupable devant Dieu.
Romains 3.20 dit : « Car nul ne sera justifié devant lui par les œuvres de la loi, puisque c’est par la loi que vient la connaissance du péché. » Ainsi, la loi de Dieu nous montre ce qu’est le péché. 1 Jean 3.4 dit : « Le péché est la transgression de la loi. » Dans Romains 7.7, Paul dit : « Que dirons-nous donc ? La loi est-elle péché ? Loin de là ! Mais je n’ai connu le péché que par la loi. » Il dit donc ainsi : « je ne savais pas ce qu’était le péché, jusqu’à ce que la loi me l’apprenne. » Dans Galates 3.24, nous lisons : « Ainsi la loi a été comme un pédagogue pour nous conduire à Christ, afin que nous fussions justifiés par la foi. » La loi de Dieu agit pour nous comme un enseignant, pour nous conduire à Jésus-Christ afin que nous soyons justifiés par la foi dans son sang. La loi ne nous secourt pas ; elle nous rend désespérés. Elle ne nous justifie pas ; elle nous rend coupables devant le tribunal du Dieu saint.
Ce qui est le plus tragique, concernant l’évangélisation moderne, c’est qu’au tournant du millénaire, en délaissant la loi et sa capacité de convertir et de conduire les pécheurs à Christ, ceux qui évangélisaient ont dû trouver une autre façon d’inciter les pécheurs à répondre à l’évangile. Et le point d’intérêt que l’évangélisation moderne a choisi pour attirer l’attention des pécheurs fut celui de l’amélioration des conditions de vie. L’évangile fut ainsi dénaturé pour devenir : « Jésus te donnera paix, joie, amour, accomplissement personnel et bonheur durable ». Pour illustrer la nature non scripturale de cet enseignement de plus en plus populaire, j’aimerais que vous portiez une attention particulière à l’anecdote que voici, parce que l’essentiel du sujet dont je traite aujourd’hui tourne autour de cette illustration.
La motivation et le résultat
Deux hommes sont assis à bord d’un avion. On remet au premier un parachute en lui disant de le mettre sur son dos pour améliorer son vol. Il est d’abord un peu sceptique, parce qu’il ne voit pas comment le fait de porter un parachute, à l’intérieur d’un avion, pourrait rehausser son appréciation du vol ; puis, après un moment, il décide de tenter l’expérience pour voir si cette prétention est vraie. En se le mettant sur les épaules, il s’aperçoit rapidement que l’objet est lourd et encombrant, et il a de la difficulté à s’asseoir convenablement. Toutefois, il se console du fait qu’on lui a dit que le parachute améliorerait son vol ; il décide donc de poursuivre l’expérience. Tout en patientant, il se rend compte que certains des autres passagers de l’avion se moquent de lui, parce qu’il porte un parachute dans un avion ; il commence à se sentir humilié. Comme ils se mettent à le pointer du doigt en rigolant, il s’enfonce dans son siège, détache le parachute et le lance par terre. Il se sent alors amer et frustré, convaincu qu’on lui a menti. Le deuxième homme reçoit également un parachute, et on lui explique qu’il doit le porter, parce qu’à tout moment, l’avion traversera une zone de fortes turbulences et qu’il devra sauter, à 8 000 mètres du sol. Reconnaissant, il charge le parachute sur son dos, sans même remarquer le poids de celui-ci ni le fait qu’il l’empêche d’être assis confortablement : son esprit est renversé à la pensée de ce qui lui arriverait s’il devait sauter sans ce parachute.
Faisons maintenant une analyse des motifs et du résultat de l’expérience pour chacun de ces passagers. La motivation du premier homme, en mettant le parachute, était uniquement celle d’améliorer son vol. Le résultat fut qu’il se sentit humilié par les autres passagers, et ressentit de l’amertume envers celui qui lui avait remis le parachute. En ce qui le concerne, il faudra du temps avant que quelqu’un le convainque à nouveau de mettre une de ces choses sur ses épaules ! Le deuxième homme, quant à lui, s’est empressé de porter le parachute, pour survivre au saut à venir, et sachant ce qui lui arriverait s’il ne le portait pas. Il ressent une joie et une paix profondes dans son cœur, se sachant sauvé d’une mort certaine. Cette certitude lui permet d’endurer les moqueries des autres passagers et le rend profondément reconnaissant envers ceux qui lui ont remis le parachute et lui ont expliqué pourquoi il devrait le porter.
Considérez maintenant ce que l’évangélisation moderne proclame. Elle dit : « Portez le Seigneur Jésus-Christ et il vous donnera amour, joie, paix, accomplissement personnel et bonheur durable. » En d’autres mots, « Jésus améliorera votre vol ». Alors le pécheur répond favorablement et « porte » le Seigneur Jésus, en mode expérimental, pour voir si ces affirmations sont vraies. Que lui arrive-t-il alors ? Les tentations, tribulations et persécutions que la Parole prédit ; les autres passagers se moquent de lui. Que fait-il alors ? Il retire le Seigneur Jésus-Christ, il est « persécuté à cause de la parole » (Marc 4.17), il est désabusé et aigri, et pour cause : on lui a promis paix, joie, amour, accomplissement personnel et bonheur durable, et tout ce qu’il obtient est épreuves et humiliation! Il ressent donc de l’amertume envers ceux qui lui ont annoncé la soi-disant “bonne nouvelle”. Sa nouvelle condition est donc pire que la première : un autre sympathisant refroidi et amer.
Chers croyants, plutôt que de prêcher que Jésus améliore le vol, nous devrions prévenir les passagers qu’ils devront sauter de l’avion ; qu’il « est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement » (Héb 9.27). Et lorsqu’un pécheur prend conscience des conséquences horribles d’avoir enfreint la loi divine, il courra vers le Sauveur pour échapper à la colère à venir. Si nous sommes des témoins fidèles, c’est ce que nous prêcherons : qu’il y a une colère à venir, que Dieu « annonce maintenant à tous les hommes, en tous lieux, qu’ils ont à se repentir » (Actes 17.30). Et pourquoi ? « Parce qu’il a fixé un jour où il jugera le monde selon la justice » (v. 31). Voyez-vous, le problème n’en est pas un de bonheur, mais de droiture devant Dieu. Peu importe à quel point le pécheur est heureux, combien il profite « pour un temps de la jouissance du péché » (Héb 11.25). Sans la vertu de la justice de Christ, il périra, au jour de la colère. « Au jour de la colère, la richesse ne sert à rien; mais la justice délivre de la mort. » (Prov. 11.4). La paix et la joie sont des fruits légitimes du salut, mais il n’est pas légitime de s’en servir comme d’un appât vers le salut. Si nous continuons de faire cela, les pécheurs réagiront avec un motif impur sans repentance. Vous souvenez-vous pourquoi le second passager avait la paix et la joie dans son cœur ? C’était parce qu’il savait que le parachute allait le préserver d’une mort certaine. En tant que croyant j’ai, comme Paul, « toute joie et toute paix dans la foi » (Rom 15.13), parce que je sais que la justice de Christ me délivrera de la colère à venir.
En gardant cela en pensée, examinons un incident qui s’est produit à bord de l’avion. Une nouvelle hôtesse porte un plateau rempli de tasses de café bouillant. C’est sa première journée au travail et elle souhaite vraiment faire sa marque auprès des passagers, ce qu’elle parviendra à faire bien malgré elle : comme elle emprunte l’allée centrale, elle trébuche sur le pied d’un passager et renverse le café brûlant sur les cuisses de notre deuxième homme. Quelle est donc sa réaction, alors que le liquide coule sur sa chair fragile ? Se met-il à crier : « Hé, bon sang que ça fait mal » ? Non. Il ressent une douleur intense ; va-t-il ensuite arracher le parachute de ses épaules, le lancer par terre en disant : « Stupide parachute ! »? Non, parce qu’il ne porte pas ce parachute pour que son vol soit plus agréable, mais pour échapper au saut de la mort à venir. En fait, l’incident du café brûlant lui a plutôt donné envie de resserrer les sangles de son parachute, anticipant avec joie le moment du saut.
Si vous et moi avons reçu le Seigneur Jésus-Christ pour la bonne raison (pour échapper à la colère à venir), quand l’épreuve nous atteint, quand notre vol est perturbé, nous ne nous mettons pas en colère contre Dieu, nous ne perdons pas nos joie et paix. Comment le pourrions-nous ? Nous ne sommes pas venus à Jésus pour avoir un style de vie heureux, mais pour échapper à la colère à venir. De toute évidence, les tribulations rapprochent le vrai croyant de son Sauveur. Malheureusement, il y a une multitude de gens se disant chrétiens qui perdent leur joie et leur paix quand leur vol devient cahoteux. Et pourquoi ? Tout simplement parce qu’ils sont le produit d’un évangile centré sur l’humain ; ils sont venus à Christ sans la repentance, sans laquelle nul ne peut être sauvé.
La repentance superficielle
J’étais récemment en Australie, pour mon ministère. J’y ai prêché sur le péché, la loi, la justice, la sainteté, le jugement, la repentance et l’enfer ; je n’y ai pas été renversé par le peu de personnes qui désiraient « donner leur vie à Jésus ». En fait, l’atmosphère est devenue tendue. Après cette rencontre, on m’a dit : « Il y a un jeune homme à l’arrière qui veut donner sa vie à Christ. » Je suis donc allé à l’arrière où j’ai trouvé cet adolescent, qui ne pouvait pas même prononcer la prière de repentance, parce qu’il pleurait abondamment. C’était si rafraîchissant pour moi, qui souffrais depuis des années de « frustration évangélique ». Je souhaitais tellement que les pécheurs répondent à l’évangile, que j’en étais réduit à prêcher un évangile centré sur l’humain, dont l’essence était : « Vous ne trouverez jamais la paix sans Jésus-Christ ; il y a un vide à la forme de Dieu dans votre cœur que lui seul peut combler ». Je prêchais Christ crucifié ; je prêchais la repentance. La prière terminée, j’ouvrais les yeux ; si une personne s’était déjà avancée en réponse à l’appel, je me disais : « Oh non! Cette personne veut donner son cœur à Jésus, mais il y a 80% de probabilité qu’elle va finalement se refroidir. Je suis fatigué de susciter des chrétiens refroidis[1]; je ferais mieux de m’assurer que cette personne est vraiment décidée. J’espère qu’elle est sincère ! » Alors, j’abordais la personne dans le mode « Gestapo ». Je l’approchais et lui demandais : « Que voulez-vous ? » Elle me répondait donc : « Je veux devenir chrétien(ne). » Je répondais : « Êtes-vous sincère ? » Elle disait alors : « Je le suis. » Je répondais ensuite : « Êtes-vous RÉELLEMENT sincère ? » Elle répliquait : « Bien, je le pense… » Alors, je lui disais : « D’accord, je vais prier avec vous, et vous feriez mieux de répéter de tout votre cœur. » – « D’accord, c’est bon. » – « Répétez cette prière après moi, sincèrement, en y croyant de tout cœur, sincèrement, en le pensant vraiment. ‘Oh, Dieu, je suis pécheur (pécheresse), oh, oh’… » Puis je disais en moi-même : « Mais pourquoi n’y a-t-il aucun signe visible de contrition ? Il n’y a aucun signe extérieur démontrant que cette personne est attristée par ses péchés ! »
Si j’avais pu percevoir ses motifs, j’aurais pu voir si elle était entièrement sincère. Elle avait réellement pris sa décision de tout cœur. Elle désirait vraiment tester cette histoire de Jésus, pour essayer d’en tirer quelque sensation forte ; elle avait essayé le sexe, les drogues, le matérialisme et l’alcool. « Pourquoi ne pas essayer cette affaire de christianisme, pour voir si c’est aussi bon que ce que tous ces chrétiens le disent : paix, joie, amour, accomplissement de soi et bonheur durable ? » Elle ne pensait pas à fuir la colère à venir, puisque je ne lui avais même pas encore dit qu’il y a une colère à venir ; il y avait cette omission flagrante dans mon message. Il n’y avait aucun signe de contrition parce que cette personne n’avait aucune notion de ce qu’est le péché. Dans Romains 7.7, Paul dit : « je n’aurais pas connu la convoitise, si la loi n’eût dit: Tu ne convoiteras point. » Comment une personne pourrait-elle se repentir si elle ne sait ce qu’est le péché ? Une soi-disant “repentance” ne serait qu’une “repentance horizontale” : il se repent d’avoir menti à des hommes, d’avoir volé des hommes. Mais lorsque David pécha avec Bath-Schéba, et contrevint à chacun des dix commandements (il a convoité la femme de son prochain, a vécu dans le mensonge, a pris la femme de son prochain, a commis l’adultère, a commis un meurtre, a déshonoré ses parents, déshonorant ainsi Dieu), il ne dit pas : j’ai péché contre un homme. Il dit plutôt : « J’ai péché contre toi seul, et j’ai fait ce qui est mal à tes yeux » (Ps. 51.4). Lorsque Joseph fut tenté sexuellement, il dit : « Comment ferais-je un aussi grand mal et pécherais-je contre Dieu ? » (Gen. 39.9). Le fils prodigue s’écria : « j’ai péché contre le ciel et contre toi ». L’apôtre Paul a prêché « la repentance envers Dieu » (Actes 20.21), et la Bible affirme que « la tristesse selon Dieu produit une repentance à salut » (2 Cor. 7.10). Quand un homme ne comprend pas le fait que son offense est premièrement verticale, il n’exercera qu’une repentance superficielle, expérimentale et horizontale, et chutera lorsque viendront la tribulation, la tentation et la persécution.
Prêcher le « traitement » sans prêcher la maladie
A.B. Earl disait : « Mon expérience me porte à constater que les plus sévères menaces de la loi de Dieu jouent un rôle important pour conduire des hommes à Christ. Ils doivent comprendre qu’ils sont perdus pour implorer la miséricorde ; ils n’échapperont pas au danger tant qu’ils ne le verront pas. » J’aimerais, à ce moment-ci, que vous fassiez quelque chose d’un peu inhabituel. Je ne vais pas vous embarrasser, je vous le promets. Je veux vous demander combien d’entre vous pensiez à autre chose alors que je vous lisais cette citation de A.B. Earl? Bon, je vais vous avouer que moi-même, je pensais à autre chose en vous lisant cette citation : je ne me disais « personne ne porte attention à ce que je dis, ils pensent tous à autre chose ». Donc, pour démontrer un fait important, je vous demande d’être bien honnête : si vous pensiez effectivement à autre chose, et que vous n’avez aucune idée de ce qu’a dit A.B. Earl, levez la main bien haut. C’est habituellement de la moitié aux trois quarts de l’auditoire, et c’est également ce que je constate ici aujourd’hui.
A.B. Earl était un évangéliste qui avait 150 000 convertis pour confirmer ses affirmations. Il disait : « Mon expérience me porte à constater que les plus sévères menaces de la loi de Dieu jouent un rôle important pour conduire des hommes à Christ. Ils doivent comprendre qu’ils sont perdus, pour implorer la miséricorde. Ils n’échapperont pas au danger tant qu’ils ne le verront pas. » Si vous essayez de sauver un homme de la noyade alors qu’il ne croit pas au danger de se noyer, il ne vous recevra pas avec joie. Vous plongez, le traînez sur la berge sans rien lui dire ; il ne sera pas content de vous. Il ne voudra pas être sauvé, pas avant d’avoir constaté qu’il est en danger. « Ils n’échapperont pas au danger tant qu’ils ne le verront pas. »
Si vous veniez me voir en me disant, « Bonjour, Ray, voici un remède à la maladie de Groaninzin’s[22]. J’ai vendu ma maison pour obtenir les fonds pour me le procurer ; je te l’offre gratuitement. » Je réagirais probablement en disant quelque chose comme : « Le remède à quoi? La maladie de quoi? Tu as vendu ta maison pour ça? Et tu me l’offres en cadeau? Bon, merci beaucoup, au revoir… ce gars-là est fou! » Si on y pense, c’est sûrement ainsi que je réagirais, si vous aviez vendu votre maison pour vous procurer un remède à une maladie dont je n’ai jamais entendu parler, et que vous me l’offriez en cadeau; je vous trouverais vraiment bizarre.
Mais si vous m’approchiez plutôt en disant : « Ray, tu as la maladie de Groaninzin’s, je vois dix symptômes évidents sur ta peau. Tu n’as probablement pas plus de deux semaines à vivre. » Si j’étais alors persuadé d’être atteint de cette maladie (les symptômes étant si évidents), et vous disais : « Mais que dois-je faire ? » Vous pourriez me dire alors : « Ne t’inquiète pas. Voici un remède ; j’ai vendu ma maison pour me le procurer. Je te l’offre avec joie. » Je ne mépriserais sûrement pas votre sacrifice ; je l’apprécierais et me l’approprierais volontiers. Pourquoi ? Parce qu’il m’a fallu constater la présence de la maladie pour en apprécier le remède.
Ce qui s’est malheureusement produit, aux États-Unis et dans le monde occidental, c’est que l’on a prêché le médicament sans d’abord convaincre de la présence de la maladie. On a prêché un évangile de grâce sans d’abord convaincre les hommes qu’ils sont des transgresseurs de la loi ; conséquemment, presque tous ceux à qui je tente de témoigner en Californie et en Géorgie sont nés de nouveau six ou sept fois. Lorsqu’on leur dit « tu dois donner ta vie à Jésus-Christ », et qu’ils répondent « ouais, je l’ai déjà fait, à l’âge de sept, onze, dix-sept, vingt-trois, puis vingt-huit ans… », on sait que cette personne n’est pas une chrétienne. C’est une fornicatrice, un blasphémateur, mais ils croient être sauvés parce qu’ils sont “nés de nouveau”. Que se passe-t-il alors ? Ils utilisent la grâce du Seigneur comme un permis de pécher. Ils n’ont aucun respect pour le sacrifice ; pour eux, ce n’est pas si grave de mépriser le sang de Christ (Héb 10.29). Pourquoi ? Parce qu’ils n’ont jamais été convaincus d’être atteints de la maladie, afin d’apprécier le remède.
Le principe de l’évangélisation biblique
L’évangélisation biblique est toujours, sans exception, la loi pour l’orgueilleux et la grâce pour l’humble. On ne voit jamais Jésus annoncer l’évangile, la bonne nouvelle, la croix et la grâce de Dieu, à une personne orgueilleuse, arrogante ou propre-juste. Mais avec la loi, il brise le cœur endurci et utilise l’évangile pour guérir le cœur brisé. Pourquoi ? Parce qu’il a toujours fait les choses qui plaisent au Père. Dieu résiste aux orgueilleux, mais il fait grâce aux humbles (Ja. 4.6; 1Pi. 5.5). L’Écriture dit que « tout cœur hautain est en abomination à l’Éternel » (Pr. 16.5). Jésus l’a révélé à qui est destiné l’évangile ; il a dit :
« L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres ; il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, pour proclamer aux captifs la délivrance, et aux aveugles le recouvrement de la vue. » (Luc 4.18)
Ce sont là des affirmations spirituelles : le pauvre en esprit (Mat. 5.3). L’homme contrit et humilié (És. 57.15). Les captifs sont ceux dont Satan s’était emparé pour les plier à sa volonté (2Tim. 2.26). Les aveugles sont ceux que le dieu de ce monde a aveuglés, de peur que la lumière de l’évangile luise sur eux (2Cor. 4.4). Ce sont les malades qui ont besoin d’un médecin (Marc 2.17), et seulement ceux qui savent qu’ils sont atteints de la maladie apprécieront et se prévaudront du traitement.
Nous allons maintenant regarder quelques exemples de la loi pour les orgueilleux et grâce pour les humbles. Dans Luc 10.25, nous voyons qu’un docteur de la loi s’est levé pour tenter Jésus; il ne s’agit pas ici d’un avocat, mais d’un expert de la loi de Dieu. Il dit à Jésus : « Que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ? » Que fit alors Jésus ? Il lui cita la loi. Pourquoi ? Parce qu’il était orgueilleux et arrogant, un propre juste. Nous avons ici un homme se proclamant expert de la loi divine, qui tente de piéger le Fils de Dieu. Et le vrai sens de sa question était : « Que crois-tu que nous devons faire pour hériter la vie éternelle ? » Jésus l’a donc renvoyé à la loi en lui disant : « Qu’est-il écrit dans la loi ? Qu’y lis-tu ? » Ce à quoi le docteur répondit : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force, et de toute ta pensée ; et ton prochain comme toi-même. » Et Jésus lui dit : « Fais cela, et tu vivras. » L’écriture dit ensuite : « Mais lui, voulant se justifier, dit à Jésus : ‘Et qui est mon prochain ?’ » La version Living Bible fait ressortir (en anglais) plus clairement l’effet de la loi sur cet homme. Elle dit : « L’homme voulait justifier son manque d’amour pour certaines catégories de personnes ; il demanda donc : ‘Quels prochains ?’[3] » Vous voyez, il n’avait rien contre les Juifs, mais il n’aimait pas les Samaritains. Jésus lui a donc raconté l’histoire que nous appelons « Le bon Samaritain », qui n’était pas « bon [4]» du tout : en aimant son prochain comme il s’aimait lui-même, il n’a qu’obéi aux exigences de base de la loi divine. Et le résultat de ce que demande la loi fut de faire taire le docteur de la loi : il n’aimait pas son prochain à ce point. La loi a pour but de faire taire tous les hommes, et de démontrer leur culpabilité devant Dieu.
La loi pour les orgueilleux
De même, dans Luc 18.18, le jeune chef vint à Jésus et lui demanda : « Que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ? » Comment réagiraient la plupart d’entre nous si quelqu’un venait nous demander comment il peut obtenir la vie éternelle ? Nous dirions « Vite, dis cette prière avant que tu ne changes d’idée. » Mais qu’a fait Jésus avec ce repenti potentiel ? Il l’a conduit à la loi ; il lui a donné cinq commandements horizontaux, des commandements à observer avec ses fréquentations. Et celui-ci lui a répondu, « J’ai observé toutes ces choses dès ma jeunesse. » Ce à quoi Jésus répondit : « Il te manque encore une chose. » Puis, il se servit du premier des dix commandements : « Je suis l’Éternel, ton Dieu… Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face » (Exode 20.2-3). Il a démontré à cet homme que son dieu était l’argent, et que « vous ne pouvez servir Dieu et Mamon » (Mat. 6.24).
La grâce pour les humbles
Puis, nous voyons la grâce présentée à une personne humble dans le cas de Nicodème (Jean 3). Nicodème était un conducteur du peuple, un enseignant en Israël ; donc, il était versé dans la loi de Dieu. Il était humble de cœur, puisqu’il vint à Jésus en reconnaissant la divinité du Fils de Dieu. Un conducteur en Israël ? « Nous savons que tu es un docteur venu de Dieu ; car personne ne peut faire ces miracles que tu fais, si Dieu n’est avec lui. » Alors, Jésus a donné à ce chercheur sincère de la vérité, qui démontrait un cœur humble et une reconnaissance de son péché par la loi, la bonne nouvelle de la dette remboursée, et le célèbre « car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique ». Et ce n’était pas de la folie aux yeux de Nicodème, mais « une puissance de Dieu pour le salut » (Ro. 1.16). Similairement, dans le cas de Nathanaël (Jean 1.43-51), ce dernier était un Israélite qui avait grandi sous la loi en action, et non seulement en paroles, et en qui ne se trouvait aucune fraude ni ruse; de façon évidente, la loi a joué un rôle d’enseignant pour conduire ce juif, qui craignait Dieu, vers Jésus-Christ.
Ce fut la même chose avec les Juifs du jour de la Pentecôte (Actes 2). C’étaient des juifs pieux qui, donc, mangeaient, buvaient et dormaient avec la loi divine. Matthew Henry, un commentateur de la Bible, dit que la raison pour laquelle ces gens étaient réunis ce jour-là était de célébrer la réception de la loi de Dieu au mont Sinaï. Quand Pierre se présenta devant eux pour prêcher, il ne prêcha pas la colère ; il leur présenta plutôt la bonne nouvelle de la peine acquittée, ce qui parla à leurs cœurs et ils dirent : « Hommes frères, que ferons-nous ? » (v. 37) La loi a été, pour eux également, une enseignante qui les conduisit à Christ afin qu’ils soient justifiés par la foi en son sang.
Utiliser « légitimement » la Loi
1Timothée 1.8 dit, « Nous n’ignorons pas que la loi est bonne, pourvu qu’on en fasse un usage légitime ». La loi de Dieu est bonne si elle est utilisée selon l’usage pour lequel elle a été donnée. Dans quel but a-t-elle « été donnée » ? Le passage qui suit nous dit : « … la loi n’est pas faite pour le juste, mais pour … les pécheurs » (v. 9). Il donne même une liste de pécheurs : les homosexuels et les fornicateurs. Si vous voulez conduire un homosexuel à Christ, ne discutez pas avec lui sur sa perversion : il vous attend avec ses gants de boxe. Non, donnez-lui plutôt les dix commandements ; une loi a été écrite pour les homosexuels. Montrez-lui qu’il est condamné.
Si vous souhaitez amener un Juif à Christ, mettez le poids de la loi sur lui, laissez-la préparer son cœur pour la grâce, comme c’est arrivé au jour de la Pentecôte. Si vous voulez conduire des musulmans à Christ, donnez-leur la loi de Moïse ; ils reconnaissent Moïse comme prophète. Donnez-leur la loi de Moïse et dépouillez-les de leur propre-justice ; conduisez-les au pied d’une croix tachée de sang. On m’a raconté qu’un jour, un musulman lisait notre livre, Le Secret le Mieux Gardé de l’Enfer[5], et que Dieu l’a sauvé à la lecture du livre. Pourquoi ? Parce que la loi du Seigneur est parfaite pour convertir l’âme. Pensez à la femme qui fut surprise à commettre l’adultère (Jean 8.1-11), une violation du septième commandement. La loi commandait qu’elle soit mise à mort (Lév. 20.10). Elle se trouvait donc dans une situation très difficile ; elle n’avait d’autre issue que celle de se jeter aux pieds du Fils de Dieu pour implorer sa pitié. Voilà la fonction de la loi de Dieu.
Paul a parlé d’avoir été enfermé sous la loi (Gal. 3.23); elle condamne. Vous dites : « On ne peut condamner les pécheurs. » Le fait est qu’ils sont déjà condamnés. Il est écrit dans Jean 3.18 : « Celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu. » Tout ce que la loi fait, c’est de montrer au pécheur son état réel. Mesdames, vous avez probablement vécu la situation que voici : votre table de salon a besoin d’être époussetée ; vous le faites donc soigneusement. Satisfaite, vous ouvrez les tentures pour laisser entrer la lumière matinale. Que voyez-vous sur la table ? De la poussière. Que voyez-vous dans l’air ? De la poussière. La lumière du soleil a-t-elle produit cette poussière ? Non, mais la lumière révèle la poussière. Lorsque nous prenons le temps d’ouvrir le voile du lieu très saint pour laisser la lumière de la loi divine briller sur le cœur du pécheur, il se voit dans toute la vérité. « Le commandement est une lampe, et l’enseignement une lumière » (Prov. 6.23). C’est pourquoi Paul a dit : « c’est par la loi que vient la connaissance du péché » (Ro. 3.20). C’est pourquoi il dit aussi, « par le commandement, il devint condamnable au plus haut point » (Ro. 7.13). En d’autres mots, la loi révèle le péché sous son vrai jour.
La voie du Maître
Personnellement, je crois fermement qu’il faut marcher dans les pas de Jésus. Je n’approcherais jamais quelqu’un en lui disant « Jésus vous aime » : ce n’est pas du tout biblique, et il n’y a aucun précédent dans les Écritures. Je n’irais pas plus vers quelqu’un pour lui dire, « j’aimerais vous parler de Jésus-Christ ». Pourquoi ? Parce que si je voulais vous sortir d’un sommeil profond, je ne pointerais pas une lampe de poche dans vos yeux, car cela serait très offensant ; j’actionnerais plutôt le variateur d’intensité lumineuse, très doucement. D’abord le naturel, ensuite le spirituel. Pourquoi ? Parce que
« l’homme animal ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c’est spirituellement qu’on en juge. » (1Cor. 2.14)
Pour le témoignage, le précédent est donné dans le chapitre 4 de l’évangile de Jean. On y voit l’exemple de Jésus avec une femme Samaritaine au bord d’un puits. Jésus commença par le domaine naturel, passa au domaine spirituel, pour amener à la conviction de péché en utilisant le septième commandement ; puis, il se révéla comme Messie. Alors, quand je rencontre quelqu’un, je lui parle de la température, de sports : je lui montre de l’équilibre ; j’apprends un peu à propos de lui, je fais quelques blagues, pour finalement passer du naturel au spirituel. Pour ce faire, j’utilise des feuillets évangéliques. (Nous sommes un ministère évangélique et nous avons imprimé plus de 25 différents dépliants, à des millions d’exemplaires. Plusieurs sont si originaux que les gens nous en redemandent.)
Je lui remets donc un feuillet, un « appât » citant les dix commandements, pour savoir si la personne est ouverte aux choses spirituelles. Si elle répond négativement au feuillet, elle n’est pas ouverte ; mais la réaction habituelle est, « les dix commandements … hé, merci ». Je dis donc : « Alors, croyez-vous avoir observé les dix commandements ? » Il répond quelque chose comme « Ah, oui, je crois, la plupart… ». Je dis alors : « Et qu’est-ce que cela fait de toi ? » Il me dit : « un pécheur ». Je réponds, « plus spécifiquement, qu’est-ce que cela fait de toi ? » S’il me répond, « hé, je ne suis pas un menteur… », je dis alors : « Combien de mensonges doit-on dire pour être appelé un “menteur” ? À dix, une cloche sonne, et une étiquette apparaît sur le front ? N’est-il donc pas vrai que si tu dis un mensonge, tu es un menteur ? » Alors, il dit habituellement : « Oui, je suppose que c’est vrai. » Puis je dis, « As-tu déjà volé quelque chose ? », et il répond que non. Je réplique « allons, tu viens juste d’admettre que tu es menteur… tu n’as jamais volé quoi que ce soit, même un objet de peu de valeur ? ». Il répond, « Ouais ». Je rétorque : « Qu’est-ce que cela fait de toi ? » et il dit, « un voleur ». Puis je dis que « Jésus a dit que ‘quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur’ (Mat. 5.28); as-tu déjà fait cela? » Et il répond, « oui, de nombreuses fois ». « Alors, de ton propre aveu, tu es un menteur, un voleur et un adultère, et tu devras faire face à Dieu au jour du jugement ; et nous n’avons regardé que trois commandements, il y en a sept autres qui ont leur canon braqué sur toi. As-tu déjà utilisé le nom de Dieu en vain ? » « Oui… j’essaie d’arrêter cela. » Puis je dis « Tu sais ce que tu fais ? Plutôt que d’utiliser des mots disgracieux pour exprimer du dégoût, tu utilises plutôt le nom de Dieu. On appelle cela du blasphème, et la Bible dit qu’au jour du jugement, les hommes rendront compte de toute parole vaine qu’ils auront proférée’ (Matt. 12.36); et « l’Éternel ne laissera point impuni celui qui prendra son nom en vain » (Ex. 20.7). La Bible dit aussi que si tu hais quelqu’un, tu es un meurtrier (1Jean 3.15) .
Écrite dans leur cœur !
Ce qui est merveilleux avec la loi divine est que Dieu a pris le soin de l’écrire sur notre cœur : « ils montrent que l’œuvre de la loi est écrite dans leurs cœurs, leur conscience en rendant témoignage » (Ro. 2.15). Le mot conscience signifie “avec connaissance” (con, avec ; science, connaissance). Alors, si quelqu’un convoite, ment, pratique la fornication[6], blasphème ou commet un adultère, il le fait avec la connaissance que c’est mal ; Dieu a donné cette lumière à tous les hommes. C’est le Saint-Esprit qui les convainc de justice, de péché et de jugement (Jean 16.8) : la justice, qui est de la loi (Ro. 10.5; Phi. 3.9); le péché, qui est une transgression de la loi (1Jean 3.4); le jugement, qui vient par la loi. La conscience de cette personne l’accuse – c’est l’action de la loi écrite sur son cœur (Ro. 2.15) – et la loi la condamne.
Je dis donc ensuite : « Alors, si tu devais être jugé pas Dieu selon ce principe, au jour du jugement, serais-tu innocent ou coupable ? » Il répond, « Coupable ». Je dis, « Et alors, crois-tu que tu iras au paradis ou en enfer ? » Il répond habituellement qu’il ira au paradis, le résultat de l’évangile moderne. Quand je demande, « et pourquoi penses-tu cela ? Est-ce que tu penses que Dieu est bon et qu’il ne retiendra pas contre toi tes péchés ? » La réplique est alors : « Oui, c’est cela, il n’en tiendra pas compte. » Ce à quoi je réponds : « Essaie cela devant un juge de la cour : tu as commis un viol, ou un meurtre, ou tu as vendu de la drogue – tu as commis un crime grave ; le juge dit, « Tu es coupable, j’en ai ici toutes les preuves. As-tu quelque chose à dire avant que je prononce la sentence ? » Et tu lui réponds, « oui, juge, je veux vous dire que je crois que vous êtes un homme bon et que vous ne retiendrez pas mes crimes contre moi. » Le juge dira probablement : « Tu as raison sur un point : je suis un homme bon, et c’est pour cela que je vais m’assurer que justice soit rendue. À cause de ma bonté, je vais voir à ce que tu sois puni. » Et ce que les gens croient être leur dispensation au jour du jugement, la bonté de Dieu, sera plutôt ce qui les condamnera parce que, si Dieu est bon, il doit punir les meurtriers, les violeurs, les fornicateurs, les voleurs et les blasphémateurs. Dieu punira le péché, où qu’il se trouve.
Sachant tout cela, il est maintenant apte à comprendre : il sait que son péché est principalement vertical ; qu’il a « péché contre le ciel » (Luc 15.21). Qu’il a enfreint la loi divine et que la colère de Dieu demeure sur lui (Jean 3.36). Il peut maintenant savoir qu’il a « été pesé dans la balance » de la justice éternelle et « trouvé léger » (Da. 5.27). Il comprend maintenant la nécessité d’un sacrifice ; « Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous » (Gal. 3:13). « Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous » (Ro. 5.8). Nous avons désobéi à la loi ; il a payé la contravention, c’est aussi simple que cela. Et si un homme ou une femme se repent et met sa foi en Jésus, Dieu efface leurs péchés afin qu’au jour du jugement, lors de leur passage devant le juge, celui-ci puisse dire : « l’accusation est rejetée, pour absence de preuves ». « Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous » (Gal. 3.13). Ainsi donc, ils pourront pratiquer « la repentance envers Dieu, et la foi en notre Seigneur Jésus-Christ » (Ac. 20.21), puis mettre la main à la charrue sans regarder en arrière, parce qu’ils sont propres au royaume (Luc 9.62). Le mot propre signifie ici « prêt à être utilisé » ; le sol de ce cœur a été labouré pour recevoir la parole semée, qui peut sauver son âme (Ja. 1.21).
Conduire les pécheurs au Sauveur
John Wycliffe, un traducteur de la Bible en anglais, a dit : « La plus grande œuvre que puisse accomplir un homme sur la terre est la prédication de la loi de Dieu ». Pourquoi ? Parce qu’elle va conduire des pécheurs à mettre leur foi dans le Sauveur, pour la vie éternelle. Martin Luther disait : « Le devoir primordial du prédicateur de l’évangile est de proclamer la loi divine, et de révéler la nature du péché. » En fait, ces hommes étaient si convaincus qu’en lisant ces citations, nous ressentons presque leurs grincements de dents. Ils disent des choses comme, « Si vous n’utilisez pas la loi dans votre proclamation de l’évangile, vous remplirez l’église de faux convertis » : des auditeurs avec un cœur pierreux qui recevront cette proclamation avec joie.
Écoutez ce que Martin Luther disait : « Chaque jour, Satan, le dieu de la contestation, suscite de nouvelles sectes. Et en plus de cela, il a concocté une secte qui enseigne que les hommes ne doivent pas être terrifiés par la loi, mais être doucement exhortés par la prédication de la grâce de Christ. » Ainsi, que dit donc Luther ? Il dit, « Écoutez, tous, il y a une secte satanique qui est apparue ; je n’aurais jamais cru que cela puisse arriver : il s’agit d’une secte qui enseigne que les hommes ne doivent pas redouter la loi, mais plutôt être encouragés par la prédication de la grâce de Christ », ce qui résume parfaitement la plus grande partie de l’évangélisation contemporaine. John Wesley écrivit à un jeune évangéliste, « Que ta prédication soit à 90% sur la loi, et à 10% sur la grâce. » Vous me direz, « À 90% sur la loi et à 10% sur la grâce, c’est un peu fort. Pourquoi pas 50-50 ? »
Voyez la chose comme ceci : je suis un médecin, vous êtes un patient ; vous êtes atteint d’une maladie incurable, en phase terminale. J’ai un médicament, mais il est essentiel que vous soyez entièrement engagé à ce traitement. Si vous ne l’êtes pas à 100%, cela ne fonctionnera pas. Comment vais-je m’y prendre pour vous y motiver ? Probablement de la façon qui suit. « J’ai une nouvelle difficile à t’annoncer : tu es atteint d’une maladie incurable. » Vous voyant tout tremblant, je me dis, « C’est bon, il comprend la gravité de la situation. » Je vous montre alors des radiographies et des tableaux, vous expliquant ce que la maladie est en train de faire à votre corps. Je prends dix autres minutes pour vous parler de cette terrible maladie. De combien de temps aurai-je besoin, selon vous, pour vous vanter le médicament ? Certainement pas beaucoup. Après que vous soyez resté dix minutes à trembler sur votre chaise, si je vous présente un flacon en vous disant, « En passant, j’ai ici le remède », vous vous précipiterez sur moi, prendrez le flacon et l’avalerez d’un coup. Votre connaissance de la maladie et de ses horribles conséquences vous aura fait désirer ardemment ce médicament.
Vous savez, avant d’être chrétien, je n’avais pas plus d’intérêt pour la justice qu’un enfant de quatre ans n’a d’intérêt pour le mot « bain ». Jésus a dit, « Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice » (Mat. 5.6). Vous connaissez combien de personnes non chrétiennes, qui ont faim et soif de droiture et de justice ? La Bible dit : « Nul ne cherche Dieu » (Ro. 3.11). Elle dit également qu’ils aiment les ténèbres, qu’ils haïssent la lumière ; qu’ils ne viennent pas à la lumière, de peur que leurs œuvres ne soient dévoilées (Jean 3.19-20). La seule chose dont ils s’abreuvent, c’est de l’iniquité, comme de l’eau (Job 15.16). Mais lorsque j’ai été confronté à la nature spirituelle de la loi de Dieu, et quand j’ai compris que Dieu veut que la vérité soit au fond de nous (Ps. 51.6), qu’il connaissait mes pensées et qu’il considérait l’immoralité comme étant aussi grave que l’adultère, et la haine comme étant aussi grave que le meurtre, j’ai réalisé que j’étais condamnable. Que devais-je faire pour être justifié ? J’ai alors commencé à avoir soif de droiture : la loi a mis un peu de sel sur ma langue ; elle fut une enseignante pour m’amener à Christ.
Charles Spurgeon a dit : « Ils n’accepteront jamais la grâce, tant qu’ils ne trembleront pas devant une loi sainte et juste. » John Newton, qui a écrit le chant “Amazing Grace” (et si quelqu’un avait saisi la grâce, c’était bien Newton), a dit que « la bonne compréhension de l’harmonie entre la loi et la grâce est de se préserver de s’empêtrer dans l’erreur, à droite comme à gauche ». Et Charles Finney a dit, « Toujours, la loi doit préparer la voie pour l’évangile ». Il a dit aussi : « Négliger cela en instruisant les âmes résultera certainement en faux espoir, en l’introduction d’une fausse norme d’expérience chrétienne, et remplira l’église avec de faux convertis. »
Suivre des « nouveaux-nés »
Chers saints, la première chose que David Wilkerson m’a dite quand il m’a téléphoné de sa voiture fut : « Je croyais être le seul à ne pas croire aux suivis ». Pour moi, je crois aux bienfaits de nourrir un nouveau converti ; je crois au processus menant à en faire un disciple, qui est biblique et nécessaire. Mais je ne crois pas au suivi. Je ne vois pas cela dans l’Écriture. L’eunuque éthiopien n’a pas eu de suivi. Comment pouvait-il survivre ? Tout ce qu’il avait était Dieu et les Écritures. Laissez-moi expliquer le suivi, pour ceux qui ignorent ce que c’est. Le suivi, c’est lorsque nous obtenons des décisions, soit pendant un effort d’évangélisation ou dans l’église locale, et que nous sollicitons des ouvriers qui œuvrent dans la moisson (qui sont déjà peu nombreux) en leur donnant le mandat décourageant de courir après ces décisions pour s’assurer que ces gens poursuivent leur marche avec Dieu. En fait, c’est une triste confirmation du peu de confiance que nous avons dans le pouvoir de notre message et dans la capacité que Dieu a de préserver. Si Dieu les a sauvés, Dieu va les préserver ; s’ils sont nés de Dieu, ils ne mourront pas. S’il a commencé une œuvre en eux, il la terminera (Phi. 1.6); s’il est l’auteur de la foi, il la complétera (Héb. 12.2). Christ est pleinement capable de sauver ceux qui viennent à Dieu par Lui (Héb. 7.25); il est apte à « les préserver de la chute et à les faire paraître devant sa gloire irrépréhensibles et dans l’allégresse » (Jude 24). Jésus a dit que « personne ne peut les ravir de la main de mon Père » (Jean 10.29).
Vous voyez, le problème est que Lazare est mort depuis quatre jours (Jean 11). On peut courir au tombeau et l’en sortir, on peut soutenir son corps en position debout, on peut lui ouvrir les yeux, mais « il sent déjà » (v. 39). Il a besoin d’entendre la voix du Fils de Dieu ; et le pécheur est aussi mort depuis quatre jours dans ses péchés. Nous pouvons accourir et lui dire, « dis cette prière », il doit cependant entendre la voix du Fils de Dieu, sinon il n’y aura pas de vie en lui ; et ce qui incite l’oreille du pécheur à entendre la voix du Fils de Dieu, c’est la loi. Elle est une enseignante pour le conduire à Christ afin qu’il soit justifié par la foi (Gal. 3.24).
Parlez-leur du saut !
La loi fonctionne : elle restaure l’âme (Ps. 19.7); elle fait d’une personne une nouvelle créature en Christ. « Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles. » (2Cor. 5.17) Alors, allez trouver un pécheur, et tentez l’expérience sur lui. Mais en faisant cela, rappelez-vous cette anecdote. Vous êtes assis dans un avion, sirotant votre café, un biscuit à la main en regardant le film. Le vol est plutôt plaisant, quand soudain vous entendez, « Ici votre capitaine, j’ai des directives à vous communiquer. Comme la queue de l’avion vient de se séparer de l’appareil, nous sommes sur le point de nous écraser ; nous ferons une chute de 8 000 mètres. Il y a un parachute sous votre siège ; nous vous saurions gré de le porter. Merci de votre attention et merci d’avoir choisi notre compagnie. » Vous dites alors : « Quoi, 8000 mètres ? Ouf, je suis heureux d’avoir ce parachute ! » Vous vous retournez et voyez le passager assis à côté, qui mange son biscuit en sirotant son café, regardant le film. Vous lui dites donc : « Hé, n’avez-vous pas entendu le capitaine ? Il faut mettre le parachute ! » Il se retourne et vous dit, « Oh, je ne crois pas que le capitaine le pensait vraiment ; de plus, je suis heureux comme ça, merci. » Ne vous retournez pas pour lui dire sincèrement, « je vous en supplie, mettez le parachute, ce sera meilleur que le film » ; cela ne ferait aucun sens. Et si vous lui dites que le parachute va améliorer son vol, il va le porter pour un mauvais motif. Si vous voulez qu’il le mette et qu’il le garde sur lui, vous lui parlerez du saut à venir. Vous direz, « Ignorez le capitaine si vous voulez, sautez sans parachute… BANG ! » Il vous dira, « Je vous demande pardon ? » « J’ai dit que si vous sautez sans parachute, la loi de la gravité vous fera faire un BANG ! sur le sol. » « Ah bon ! Je vois ce que vous voulez dire ! Merci beaucoup ! » Et puisque cet homme connaîtra les conséquences de ne pas respecter la loi de la gravité, personne ne pourra lui enlever ce parachute, parce que sa vie en dépendra.
Si vous regardez maintenant autour de vous, vous trouverez plein de passagers qui apprécient le vol : ils savourent les joies passagères du péché. Allez les voir pour leur dire, « Excusez-moi, avez-vous entendu le commandement de notre capitaine à propos du salut, ‘Portez le Seigneur Jésus-Christ.’ ». Ils se retourneront pour vous répondre : « Oh, je ne crois pas que c’est ce que Dieu veut dire ; Dieu est amour. De plus, je suis bien heureux comme ça, merci. » Ne vous retournez pas pour leur dire avec zèle de porter le Seigneur Jésus-Christ parce qu’il leur donnera amour, joie, paix, accomplissement de soi et bonheur durable ; qu’ils ont un vide dans leur cœur qui a la forme de Dieu, et que Dieu seul peut le remplir. Que s’ils ont un problème dans leur mariage, un problème de drogue ou d’alcool, ils n’ont qu’à donner leur cœur à Jésus. Cela leur donnerait une mauvaise motivation d’engagement. Parlez-leur plutôt du saut à venir : « Il est réservé aux hommes de mourir une seule fois ; si vous mourez dans vos péchés, Dieu vous rendra justice, et son jugement sera rigoureux. Au jour du jugement, chacun devra rendre compte de chaque parole vaine qu’il aura prononcée. Si vous avez pratiqué la débauche ou l’adultère ; si vous avez haï quelqu’un, vous avez commis un meurtre. Et Jésus a mis en garde que le jugement sera très rigoureux, et que le poing de la colère éternelle viendra sur vous et vous réduira à la poussière. » Mes amis, je ne parle pas ici d’une prédication du feu de l’enfer ; la prédication du feu de l’enfer ne produit que des convertis remplis de peur. L’utilisation de la loi de Dieu produira des convertis remplis de pleurs. La prédication du feu de l’enfer fait que les gens veulent échapper aux feux de l’enfer ; mais dans leurs cœurs, ils croient que Dieu est dur et injuste, puisque la loi n’a pas été utilisée pour leur démontrer la nature pécheresse extrême de leurs cœurs. Ils ne voient donc pas l’enfer comme étant ce qu’ils méritent. Ils ne saisissent pas la miséricorde ou la grâce ; ils manquent donc de reconnaissance envers Dieu pour celles-ci ; et la reconnaissance est la principale motivation pour l’évangélisation. Il n’y aura aucun zèle, dans le cœur d’un faux converti, pour l’évangélisation. Mais celui qui se convertit parce qu’il est rempli de pleurs sait qu’il a péché contre le ciel, que l’œil de Dieu est partout, observant le bon et le méchant, et que Dieu voit dans l’obscurité comme en pleine lumière ; qu’il discerne les pensées. Il sait que si Dieu, dans sa sainteté au jour de sa colère, révélait les péchés secrets de son cœur, et toutes ses œuvres de ténèbres, s’il révélait toutes les preuves de sa culpabilité, Dieu le verrait comme une chose impure et le jetterait en enfer. Mais plutôt que de le punir en toute justice, il lui a fait miséricorde. Il a reconduit son amour pour lui dans le fait qu’alors qu’il était un pécheur, Christ est mort pour lui. Il tombe donc à genoux au pied de la croix, et il dit, « Oh Dieu, parce que tu as fait cela pour moi, je ferais tout pour toi. Je suis ravi de faire ta volonté, mon Dieu ; ta loi est écrite sur mon cœur. » Et, comme l’homme qui savait qu’il devait sauter de 8000 mètres pour affronter la loi de la gravité, et qui ne voulait plus se séparer de son parachute puisque sa vie en dépendait, celui qui vient au Sauveur en sachant qu’il sera face à un Dieu saint au jour de sa colère, n’abandonnerait jamais la justice de Dieu en Christ, parce que sa vie en dépend.
Dix grands canons
Comme cette présentation tire à sa fin, je vais tenter de vous résumer cet enseignement. J’étais un jour dans une boutique, où le propriétaire servait un client en utilisant le nom de Dieu de façon blasphématoire. Si quelqu’un utilisait le nom de mon épouse de façon blasphématoire, j’en serais très irrité. Mais cet homme utilisait le nom de Dieu, qui lui a donné la vie, la vue, la capacité de réfléchir, ses enfants, sa nourriture, tous les plaisirs qu’il a connus : tout lui a été accordé par la bonté de ce Dieu, dont il utilise le nom comme juron. Indigné, je me suis placé entre lui et le client en disant, « Excusez-moi, est-ce là une réunion religieuse ? » Le propriétaire dit, « Quoi ? Enfer, non ! » « C’en est une, puisque vous parlez de l’enfer. Laissez-moi vous donner un de mes livres. » Je suis donc allé à ma voiture lui chercher un exemplaire d’un livre que j’ai écrit, appelé Dieu Ne Croit Pas Aux Athées : Preuves Que l’Athée N’existe Pas.[8] C’est un livre qui utilise la logique, l’humour, la raison et le rationnel pour prouver l’existence de Dieu, ce que vous pouvez faire en deux minutes sans utiliser la foi. C’est une chose simple pour prouver, de façon concluante et absolue, l’existence de Dieu ; et il prouve également que l’athée n’existe pas. Je lui ai donc donné ce livre, et deux mois plus tard, je suis retourné pour lui donner un autre livre dont je suis l’auteur, intitulé ‘Mes Amis Se Meurent !’ [9], un livre racontant l’histoire vraie et poignante du ministère de l’Évangile dans la portion la plus meurtrière de Los Angeles, un livre qui utilise aussi l’humour dans sa présentation. Quelque temps plus tard, il m’a téléphoné pour me raconter ce qui était arrivé. Il me raconta que son épouse lui lançait constamment des regards méprisants, parce qu’il était là à lire un livre intitulé « Mes Amis Se Meurent ! », en rigolant toutes les deux minutes. Mais en nettoyant sa chambre, il ramassa un jour « Dieu Ne Croit Pas Aux Athées ». Il l’a ouvert pour lire la première page, et il a lu le livre en entier, 260 pages. Il me dit, « C’est étrange parce que je déteste lire. » Alors il a lu « Mes Amis Se Meurent ! », a donné sa vie à Christ, s’est acheté une Bible et est passé me voir pour me dire bonjour ; il m’a dit qu’après deux jours de vie chrétienne, il était déjà arrivé au livre du Lévitique dans sa Bible. Je pense qu’il allait ensuite lire les Psaumes et l’évangile de Jean, mais avant son engagement envers Dieu, cet homme pratiquait la sorcellerie. « La loi de l’Éternel est parfaite, elle restaure l’âme. » (Ps. 19:7)
Dieu s’est penché sur moi : après des années à prêcher en plein air, repoussant l’ennemi avec le plumeau de l’évangélisation moderne, c’était comme si Dieu m’avait dit, « Qu’est-ce que tu fais ? Mes armes ne sont pas charnelles, « elles sont puissantes, par la vertu de Dieu, pour renverser des forteresses » (2Cor. 10:4). Voici de grands canons. » Et lorsque j’alignais les dix canons de la loi de Dieu, les pécheurs ne se moquaient plus. Leurs visages pâlissaient ; ils levaient les mains et disaient, « J’abandonne tout, je donne tout librement à Jésus ! » Ils passaient du côté des gagnants, pour ne jamais déserter. Ce genre de convertis devient des gagneurs d’âmes, et non des spectateurs ; des ouvriers, et non des paresseux ; des atouts, et non des passifs pour l’église locale.
Faites de votre appel et de votre élection une certitude
Et maintenant, mes amis, alors que vous avez les yeux ouverts, que vous portez attention à celui qui vous parle, sans aucune musique de fond, laissez-moi vous mettre au défi concernant la validité de votre conversion. L’évangélisation moderne dit, « ne remettez jamais votre salut en question » ; la Bible dit exactement le contraire. Elle dit, « Examinez-vous vous-mêmes, pour savoir si vous êtes dans la foi » (2Cor. 13.5). Il est préférable de le faire maintenant, plutôt qu’au jour du jugement. La Bible dit, « appliquez-vous d’autant plus à affermir votre vocation et votre élection » (2Pi. 1.10), et certains d’entre vous savent que quelque chose ne va vraiment pas dans votre marche chrétienne. Vous perdez votre paix et votre joie quand le vol est cahoteux ; vous manquez de zèle pour l’évangélisation. Vous ne vous êtes jamais prosterné face contre terre devant le Dieu Tout-Puissant en disant, « J’ai péché contre toi, mon Dieu, aie pitié de moi ! » Vous n’êtes jamais accouru vers Jésus pour être purifié par son sang, pleurant avec désespoir, « Dieu, sois miséricordieux envers moi, pauvre pécheur ! » Vous manquez de gratitude ; vous n’avez pas un zèle brûlant pour les perdus. Vous ne pouvez pas dire que vous êtes en feu pour Dieu ; en fait, vous êtes en danger d’être l’un de ceux qui sont appelés « tièdes » et qui seront vomis de la bouche de Christ au jour du jugement (Apoc. 3.16), alors que des multitudes crieront à Jésus, « Seigneur, Seigneur ». Et il leur dira, « Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l’iniquité » (Mat. 7.22-23). La Bible dit, « Quiconque prononce le nom du Seigneur, qu’il s’éloigne de l’iniquité » (2Tim. 2.19). Alors aujourd’hui, vous devez réajuster les motifs de votre engagement ; ami, ne laissez pas votre orgueil vous en empêcher. « Tout cœur hautain est en abomination à l’Éternel ; certes, il ne restera pas impuni. » (Prov. 16.5). « Dieu résiste aux orgueilleux, mais il fait grâce aux humbles. Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu’il vous élève au temps convenable. » (1Pi. 5.5-6) Appelez ça un engagement; appelez ça un réengagement. Quel que soit le nom que vous lui donnez, affermissez votre appel et votre élection (2Pi. 1.10).
[1]« Backslider », dans le texte original anglais.
[2]Maladie mortelle fictive pour servir d’exemple.
[3]Traduction libre
[4]« Il n’y a de bon que Dieu seul » Lc 18.19
[5]Titre de la parution aux États-Unis: Hell’s Best Kept Secret.
[6]Relation sexuelle hors du mariage.
[7]God Doesn’t Believe in Atheists: Proof the Atheist Doesn’t Exist
[8] My Friends Are Dying!
Traduit par Danny Therrien, avec permission : https://www.livingwaters.com/hells-best-kept-secret/
www.LivingWaters.com – Living Waters Publications, P.O. Box 1172, Bellflower, CA